Détox de printemps : effet de mode ou réalité physiologique ?
Détox de printemps, info ou intox ?
La détox de printemps est largement mise à l’honneur avec l’arrivée des beaux jours. On voit ainsi fleurir les articles et conseils en tout genre vantant les mérites d’une détox de printemps, visant à faire table rase des excès de l’hiver et purifier notre organisme. L’objectif plus ou moins affiché étant de préparer son corps pour l’été.
Au-delà des diktats de l’apparence érigés par notre société du paraître, la détox du printemps a-t-elle une réalité et un intérêt physiologique ? Et d’ailleurs permet-elle vraiment de se libérer des kilos superflus ? Le point sur la question.
Détoxification, détoxination, toxines, toxiques, de quoi parle-t-on exactement ?
De par son fonctionnement de base, l’organisme produit naturellement des déchets, appelés toxines. Mais comme le corps est bien fait, il possède la capacité d’éliminer et d’évacuer les déchets qu’il produit, via différents moyens et portes de sortie. C’est ce que l’on appelle les émonctoires : le foie, les intestins et les selles, les reins et les urines, les poumons et la respiration, la peau et la transpiration ainsi que le sébum, et même le système reproducteur féminin à travers les règles, les pertes blanches et… le lait maternel.
Nous sommes également exposés aux toxiques issus de notre environnement. Les sources sont multiples, à travers ce que nous mangeons, ce que nous buvons, l’air que nous respirons, les vêtements que nous portons, les produits que nous utilisons, l’exposition aux différentes pollutions, aux ondes électro-magnétiques… Mais aussi de par nos fréquentations, nos émotions, nos pensées, nos croyances…
Les toxines sont donc d’origine interne à notre organisme tandis que les toxiques sont d’origine externe. Ces deux sources conduisent aux surcharges, à l’encrassement du corps et des différents liquides qui y circulent, avec des répercussions négatives sur le bon fonctionnement de l’organisme et l’état de santé général.
Lorsque le corps dispose d’une bonne vitalité, de ressources suffisantes, et que le niveau de toxines et toxiques reste raisonnable par rapport aux capacités d’élimination du corps, l’équilibre peut être maintenu, c’est ce que l’on appelle l’homéostasie.
En revanche, si les toxiques et toxines sont trop importants par rapport aux ressources du corps, celui-ci est dépassé, il n’arrive plus à éliminer les toxines. Des déséquilibres liés à la toxémie apparaissent, avec des conséquences plus ou moins importantes sur l’état de bien-être et de santé. C’est à ce moment-là qu’une cure de détoxication peut s’avérer utile.
A l’origine de l’humanité
A l’échelle de l’humanité, la détox de printemps s’est vraisemblablement toujours effectuée de manière spontanée et naturelle, du fait d’un mode de vie respectant la physiologie humaine.
Le mode de vie des premiers hommes était celui que la nature avait prévu pour notre espèce, en lien étroit avec les éléments naturels et les saisons, et dans lequel l’activité et le mouvement occupaient une place importante. La nourriture était le fruit de la chasse et de la cueillette (ce qui implique des dépenses énergétiques un peu plus importantes que de passer récupérer ses courses au drive, on en conviendra). Les apports alimentaires fluctuaient au rythme des aléas de la chasse, entre les jours de bombance quand un gros gibier était ramené et les jours plus maigres où le jeûne était plus ou moins de mise. On peut donc en déduire que l’organisme de ces premiers hommes parvenait à se réguler de lui-même. Mis à part en cas d’intoxication ponctuelle, leur « détox » se faisait naturellement, au fil des jours et des saisons, le corps parvenant à se drainer et se purifier par lui-même.
C’est donc plutôt avec l’arrivée de l’agriculture et de la sédentarisation que l’être humain a commencé à adopter un mode de vie s’éloignant peu à peu de ses besoins physiologiques.
Plus près de nous
En Europe jusqu’à la moitié du siècle dernier environ, la vie des hommes était cependant encore très liée au rythme des saisons. L’été correspondait à une période d’activité intense, suivie d’un repli avec l’arrivée des premiers froids. L’hiver était une période de moindre activité, où l’alimentation était naturellement plus riche et glucidique, basée sur les réserves engrangées durant la belle saison (céréales, pommes de terre et autres tubercules, châtaignes…).
Avec l’arrivée des beaux jours, revenait le temps du travail physique, d’une exposition à la lumière naturelle, du retour au grand air, et d’une alimentation en adéquation avec la saison. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les premières plantes que l’on peut récolter au printemps ont des propriétés drainantes et détoxifiantes : asperges sauvages, pissenlit, romarin… et bien sûr la désormais célèbre sève de bouleau.
Et aujourd’hui ?
Nos conditions de vie modernes nous ont éloignés de nos besoins physiologiques, sans que l’espèce ait eu le temps de s’adapter. Tout s’est accéléré depuis moins d’un siècle, avec la modernisation de nos sociétés. Cela a sans aucun doute engendré des répercussions positives sur le confort de vie et des avancées ont été réalisées en matière de santé, mais nous en payons aussi le revers de la médaille.
Nous baignons (pour la plupart d’entre nous) dans une surabondance, que ce soit au niveau de l’offre alimentaire, des informations, des sollicitations nerveuses et mentales, tout en ayant de moins en moins d’occasions au quotidien de bouger, de respirer un air pur, d’être en contact avec la nature… Notre métabolisme est mis à rude épreuve, tout comme nos capacités d’élimination.
Dans le même temps, avec l’industrialisation de l’alimentation celle-ci s’est largement éloignée de son état naturel, et nous fournit son lot de pesticides, additifs et autres polluants. Il en va de même des produits que nous utilisons ou côtoyons au quotidien (textiles, produits d’entretien, cosmétiques, matériaux de construction, meubles, matériel informatique, ondes…) et de l’air que nous respirons.
Tout ceci contribue à une exposition excessive à différentes substances toxiques, et nos modes de vie tendent aussi à augmenter la quantité de toxines produites par le corps du fait notamment :
- d’une alimentation éloignée de nos besoins physiologiques
- d’un stress quasi omniprésent
- d’une pratique physique inadaptée
- d’une activité intellectuelle trop intense
- d’un fréquent manque de sommeil
- de ruminations mentales
- …
On comprend donc l’intérêt de chercher à évacuer ces surcharges en menant des cures de détoxination régulièrement.
Pourquoi spécifiquement une détox de printemps ?
Le printemps est naturellement une saison adaptée pour la détoxification. L’arrivée des beaux jours est le moment idéal pour drainer et débarrasser le corps des excès accumulés durant les mois d’hiver. Même si nous nous sommes éloignés de la vie au rythme des saisons, l’hiver reste une période où l’accumulation des surcharges et la saturation du système digestif sont fréquentes :
- excès alimentaires avec les fêtes
- nourriture généralement plus lourde
- moindre exposition au soleil et à la lumière naturelle
- tendance à « cocooner » et moins bouger
- occasions moindres de respirer au grand air…
Le printemps symbolise aussi le renouveau, la vie qui renaît, et c’est bien la période parfaite pour repartir sur de bonnes bases, que ce soit sur les plans physique, émotionnel, mental, spirituel ou énergétique, comme nous l’envisageons dans le cadre de la naturopathie holistique.
La saison est propice au « grand ménage », occasion de se dégager de ce qui nous encombre, dans nos intérieurs comme dans nos vies. C’est le printemps, faisons le tri ! Dans nos placards, nos « obligations », nos relations, nos schémas de pensée… Libérer de l’espace permet de s’ouvrir à plus de possibles…
Détox de printemps pour tous ?
Alors oui, la détox de printemps, bien plus qu’un effet de mode, peut être bénéfique à nombre d’entre nous. Attention toutefois, c’est un processus qui peut solliciter fortement l’organisme et ne peut être adapté à tout le monde (enfants, femmes enceintes et allaitantes entre autres). De même, une cure détox nécessite un bon niveau de vitalité. Si celle-ci est insuffisante, une cure de revitalisation devrait être envisagée au préalable afin de ne pas épuiser davantage le corps.
Il existe de nombreuses manières de pratiquer une cure détox, et on peut trouver à peu près tout et son contraire sur le sujet. Cette pratique, malgré ses bienfaits, est à utiliser avec prudence, et il peut être utile de vous faire accompagner pour ajuster le processus de détoxification à vos besoins et vos capacités.
Enfin pour conclure, sachez que si la perte de poids peut être une des conséquences de la détox, ce n’est pas systématique, je ne vais pas vous vendre du rêve. Si votre objectif principal est d’afficher un corps parfait cet été sur la plage ce n’est sans doute pas la solution miracle… Par contre une détox de printemps peut vous aider à vous sentir mieux dans votre corps et dans votre tête, ce qui est loin d’être négligeable, n’est-ce pas ?
Cet article a été rédigé à 100% par un humain.
Cécile Vioujas, naturopathe, conseillère en fleurs de Bach et formatrice en naturopathie holistique à Cagnes sur Mer, Alpes Maritimes, en cheminement et en expérimentation permanente.
A toutes les personnes qui croiseront ma route, je veux offrir un peu de mon écoute, de ma lumière, de mon enthousiasme, de mes connaissances. Ma vision est que si chacun individuellement se sent bien dans son corps et dans sa tête, c’est la société toute entière qui s’en portera mieux, et j’ai envie d’y contribuer. Alors, prêts à faire un bout de chemin à mes côtés ?