Zoom sur le stress : mieux comprendre ce phénomène universel
Le stress semble omniprésent dans nos vies modernes. Il est généralement perçu comme un élément négatif, avec son lot de répercussions sur notre quotidien et notre santé en général. Il s’agit pourtant à la base d’une réaction naturelle essentielle à notre survie. Je vous propose de plonger au coeur du mécanisme de stress parfois mal connu, afin de mieux comprendre son rôle et ses effets sur les différents aspects de notre existence. Allié méconnu ou ennemi invisible ? Vous allez voir que tout n’est pas si simple !
Le stress, un mécanisme de survie
Le terme « stress » tire son origine du latin stringere, « comprimer », « compresser », « tendu »1. D’après le dictionnaire Robert, le stress est une « réaction de l’organisme à une agression, un choc physique ou nerveux », une « situation de tension, traumatisante pour l’individu ». Cela vous parle un peu ? Il est intéressant de noter que la notion de stress se réfère à la fois à une réaction et à la situation qui l’a provoquée. En fait on devrait plutôt parler d’une situation stressante qui provoque une réaction de stress.
Le stress est donc une réaction physiologique de l’organisme, qui sous l’effet des hormones va s’adapter pour faire face à la situation. Confronté à un facteur de stress, le corps réagit et se met dans les meilleures conditions pour adopter la solution la plus adaptée, à savoir la fuite ou le combat (le fameux « fight or flight« ), voire la sidération (« freeze« ). Cette capacité a permis à nos ancêtres de survivre et à l’espèce humaine de perdurer jusqu’ici, il s’agit donc d’un avantage évolutif indéniable. En effet, face à un danger, disons par exemple la rencontre fortuite avec un tigre à dents de sabre à la sortie d’une caverne, la réaction de stress permettait à nos lointains ancêtres de prendre leurs jambes à leur cou, ou de mobiliser toutes leurs ressources pour combattre. C’est ce même phénomène qui nous fait réagir immédiatement et instinctivement devant un danger imminent. Les témoignages de personnes ayant réussi en situation d’urgence à faire des choses semblant impossibles sont nombreux2. Tout simplement, c’est par exemple grâce au stress que nous sommes capables d’appuyer sur la pédale de frein lorsqu’un camion nous brûle la priorité. C’est grâce à lui aussi que nous pouvons donner le meilleur de nous-mêmes lors d’un examen, d’une épreuve sportive ou d’un dossier important à présenter (à condition toutefois que le niveau de stress reste mesuré).
Nous allons voir cependant que si le stress est un précieux allié en cas de situation d’urgence et de mise en danger, il peut devenir problématique lorsqu’il s’installe un peu trop dans notre vie.
Le stress, compagnon de notre quotidien
De nos jours, il n’est plus si fréquent de croiser des bêtes féroces au coin de la rue. Pourtant les situations déclenchant une réaction de stress sont monnaie courante dans notre quotidien : embouteillages alors qu’on a un rendez-vous important, supérieur qui rentre dans le bureau pour voir où en est l’avancée du dossier, enfants qui se disputent, démarches administratives, multiplication des tâches et des responsabilités… Nous avons tous notre lot quotidien, et dans la plupart de ces situations la réponse fuite ou combat n’est pas particulièrement adaptée (je ne recommande pas le coup de massue à votre patron par exemple). Mais notre corps lui ne sait pas faire la différence. Il va se préparer à fuir ou à combattre, avec toutes les réactions physiologiques que cela comporte, comme nous allons le voir plus loin.
Raphaël Homat, qui contribue à démocratiser la préparation mentale sous l’angle de la gestion du stress3 compare le stress à « un vieil ami qui nous veut du bien ». Un peu comme quelqu’un qui serait toujours là par-dessus notre épaule, dans toutes les situations, à regarder ce qui se passe pour nous, à anticiper les problèmes et à s’inquiéter de ce qui pourrait arriver. On ne peut pas se détacher du stress, et ce n’est pas forcément souhaitable. Il est là pour nous rappeler les choses importantes, pour nous donner le petit coup de pouce, nous motiver et mettre toutes les chances de notre côté pour réussir, pour nous prévenir des risques et des dangers éventuels. Mais parfois il est un peu trop envahissant, se manifestant même s’il n’y a rien de vraiment important, nous faisant nous sentir tendu ou anxieux sans raison apparente, et on aimerait bien pouvoir le remettre à sa place.
L’idée serait d’accueillir le stress comme un compagnon et de prendre conscience de ce qu’il peut nous apporter, sans se faire envahir et le laisser nous rendre les choses plus compliquées. D’où l’intérêt de comprendre comment fonctionne le stress pour l’aider à rester à la place qui nous convient.
Le stress, un équilibre complexe
Tout est donc question (comme souvent !) de trouver le juste équilibre. Et concernant le stress, cela se joue en grande partie au niveau de notre système nerveux, et plus précisément du système nerveux autonome.
Le système nerveux autonome est composé de deux parties antagonistes, le système sympathique (aussi appelé orthosympatique) et le système parasympathique. C’est l’équilibre entre ces deux systèmes qui permet une santé optimale sur le plan physique, mental et émotionnel. Lorsque l’un des deux prend le dessus, cela a des répercussions sur l’équilibre général de l’organisme.
Le système sympathique agit comme un accélérateur, c’est lui qui intervient en cas de frayeur ou de danger, pour mettre le corps en situation d’action, en vue de fuir ou de combattre. Il va ainsi y avoir une accélération du système cardiaque et respiratoire, un reflux du sang des extrémités vers les organes vitaux, un afflux de glucose permettant la contraction musculaire, une montée en flèche d’adrénaline, et un blocage des fonctions non prioritaires pour faire face au danger (digestion, excrétion, fonctions sexuelles).
Le système parasympatique agit lui comme la pédale de frein, c’est lui qui va permettre la récupération une fois que le danger est passé, ainsi que le retour au calme de tous les paramètres du corps.
En cas de situations de stress à répétition, ou lorsque le stress s’installe de façon chronique, le système parasympathique ne parvient pas à rétablir les paramètres d’équilibre, l’organisme fonctionne en permanence à plein régime, avec de nombreux impacts négatifs sur tous les plans.
De la même façon, un équilibre subtil se joue au niveau des hormones. Le cortisol notamment est une des hormones glucocorticoïdes sécrétées par les glandes surrénales et il joue un rôle fondamental dans la résistance au stress.
En effet, en cas de stress ponctuel de l’organisme (choc émotionnel, températures extrêmes, traumatisme, hémorragie, exercice physique intense…), les glucocorticoïdes (du cortisol à 95%) vont produire diverses réactions permettant de réagir face à l’agent stressant par une attitude de fuite ou de combat comme vu ci-dessus. Le cortisol permet ainsi de neutraliser les effets du stress et un retour aux paramètres physiologiques de l’organisme lorsque le danger (la cause du stress) est passé. L’adrénaline et la noradrénaline jouent aussi un rôle important dans cette première phase de réaction au stress, ce sont ces hormones qui vont permettre de se mettre en action et de réagir rapidement.
Ce mécanisme est parfaitement adapté mais devient problématique lorsque les facteurs de stress sont trop fréquents ou que l’état de stress perdure trop longtemps. Le cortisol est alors produit en continu et en quantités importantes, conduisant à l’épuisement des glandes surrénales et entraînant diverses répercussions néfastes sur l’organisme.
Le cortisol est donc une hormone étroitement liée au stress, d’où son nom d’« hormone du stress », mais elle peut avoir deux facettes : salvatrice par son rôle d’adaptation en réaction d’alarme, ou délétère par ses effets sur l’organisme au stade de résistance ou d’épuisement lorsque les facteurs de stress sont présents trop souvent ou trop longtemps.
Ainsi, le phénomène de stress chronique correspond généralement dans nos sociétés à l’accumulation de confrontations à des situations provoquant du stress. Même si chacune prise individuellement peut paraître minime, au final elles ne laissent plus au corps le temps ni la possibilité de récupérer correctement.
Le stress, ses répercussions
En effet, un état de stress prolongé sollicite à l’excès l’organisme, lui demandant des efforts d’adaptation permanents, avec tous les risques pour la santé que cela entraîne.
Les conséquences d’une hyperactivité du système nerveux sympathique, la sursollicitation des glandes surrénales et la surproduction de cortisol (pour ne citer que les éléments essentiels) peuvent se manifester à différents niveaux, et impacter tous les autres systèmes de l’organisme (digestif, immunitaire, circulatoire, respiratoire…).
Manifestations physiques
- Fatigue voire épuisement chronique
- Insomnies
- Problèmes digestifs, constipation, brûlures d’estomac…
- Douleurs diverses, tensions musculaires, maux de tête, de dos…
- Problèmes cardio-vasculaires, hypertension artérielle
- Faiblesse du système immunitaire
- Problèmes inflammatoires
- Troubles respiratoires
- Augmentation de la glycémie (en lien avec la production excessive de cortisol)
Répercussions émotionnelles
- Irritabilité
- Humeur fluctuante
- Anxiété
- Tendances dépressives
Impacts sur le mental
- Difficultés de concentration
- Trous de mémoire
- etc
Vous vous reconnaissez plus ou moins là-dedans ? Vous cochez pas mal de cases ? Rassurez-vous, le stress n’est pas une fatalité, et il est possible d’apprendre à vivre au mieux avec pour en limiter ses répercussions. Et bien entendu, la naturopathie peut vous aider.
Le stress, l’approche naturopathique
Dans le cadre d’une approche naturopathique, on cherchera dans un premier temps à repérer les sources de stress et à les limiter dans la mesure du possible. Ces causes peuvent être variées et chacun a sa propre tolérance personnelle, il est important d’en prendre conscience et d’essayer d’adapter son mode de vie pour un meilleur équilibre personnel, par exemple éviter les centres commerciaux bondés un samedi après-midi si l’on a du mal à supporter le bruit, les lumières vives et la foule, choisir ses relations pour privilégier les contacts apaisants et enrichissants si l’on a du mal à faire face aux conflits, savoir s’isoler quand on a besoin de calme, identifier ce qui nous ressource et s’accorder du temps pour prendre soin de soi…
On ne peut pourtant pas toujours éviter les sources de stress (qui est je le rappelle une réaction naturelle d’adaptation du corps) et une suractivation du système sympathique, mais diverses méthodes permettent de mieux y faire face. Voici quelques pistes qu’il est possible d’envisager :
- techniques de respiration, en particulier la pratique de la cohérence cardiaque (6 respirations profondes par minute, pendant 5 minutes, 3 fois par jour) qui permet de resynchroniser le système sympathique et le système parasympathique et par conséquent toutes les fonctions du corps.
- exercice physique doux, notamment les pratiques mêlant respiration et conscience de soi comme le yoga, le taï-chi, le Qi-gong… ou bien entendu la marche, idéalement au contact de la nature pour son côté apaisant et ressourçant.
- alimentation variée et équilibre des nutriments, en privilégiant les aliments antistress et qui favorisent le fonctionnement optimal des neuro-transmetteurs
- santé du microbiote
- temps de repos suffisant et qualité du sommeil
- techniques de relaxation et de méditation
- recours aux plantes (en particulier les plantes adaptogènes), aux bourgeons amis du système nerveux, aux huiles essentielles apaisantes
- travail sur les émotions, soutien des fleurs de Bach
- soutien de cristaux aux vibrations apaisantes pour le système nerveux
- etc
Bref, le naturopathe dispose d’une boîte à outils formidable, parmi lesquels il est possible de piocher en fonction de vos besoins et de ce qui vous attire. Si vous êtes curieux d’en savoir plus par rapport à ce qu’une consultation de naturopathie peut apporter au niveau du stress, n’hésitez pas à me contacter !
Voilà, j’espère vous avoir apporté un éclairage sur ce phénomène essentiel, en démystifiant ce terme de stress qu’on a tendance à utiliser à tout bout de champ aujourd’hui. Pour résumer, la réaction de stress est un mécanisme de survie, un allié ancestral qui nous permet d’exister et de nous adapter4. Cela devient problématique lorsque l’état de stress s’installe, mettant en péril l’équilibre subtil et dynamique de notre organisme, avec toutes les répercussions sur la santé que cela implique. Heureusement des pistes existent pour le prévenir, et vous aider à mieux vivre avec. Prendre conscience de son niveau de stress est déjà un premier pas. Et si vous souhaitez être accompagné, c’est peut-être le moment !
- Cela ne vous rappelle pas une expression familière relative à un sous-vêtement féminin et qui reflète bien un état de stress ? ↩︎
- Cette maman a soulevé une voiture de son enfant piégé. Et vous aussi. (2021, 8 février). ICHI.PRO. https://ichi.pro/fr/cette-maman-a-souleve-une-voiture-de-son-enfant-piege-et-vous-aussi-156215848089699 ↩︎
- Homat, R. (2022). 8 clés pour gérer son stress comme les champions. ↩︎
- Voici un documentaire complet et vraiment accessible pour appréhender les différentes facettes du stress : ARTE. (2024, 19 janvier). Le stress nous fait-il du bien ? | 42, la réponse à presque tout | ARTE [Vidéo]. YouTube. ↩︎
Cet article a été rédigé à 100% par un humain.
Cécile Vioujas, naturopathe, conseillère en fleurs de Bach et formatrice en naturopathie holistique à Cagnes sur Mer, Alpes Maritimes, en cheminement et en expérimentation permanente.
A toutes les personnes qui croiseront ma route, je veux offrir un peu de mon écoute, de ma lumière, de mon enthousiasme, de mes connaissances. Ma vision est que si chacun individuellement se sent bien dans son corps et dans sa tête, c’est la société toute entière qui s’en portera mieux, et j’ai envie d’y contribuer. Alors, prêts à faire un bout de chemin à mes côtés ?